Vous avez entendu parler du concours de narration sur le thème de la chasse aux rats ? Plutôt que d'inventer une comm' et des persos, j'ai pensé à faire ça à l'Internat
Qu'en pensez-vous ? J'ai essayé d'oublier personne en parcourant rapidement le forum que B.J. m'a réouvert. Ca vous plaît ? Vous voulez ajouter une intervention de votre perso, rectifiez un truc qui vous paraît pas correct, ou tout autre chose ? Donnez moi votre avis... merci ! Un craquement inquiétant résonna dans la mine quand Django posa le pied sur le dernier barreau de l’échelle. Il sauta à terre en râlant, puis ramassa sa pioche contre la paroi et se retourna vers Arméniel. Celui-ci descendit en évitant l’échelon traître :
« Je t’avais dit qu’il fallait le remplacer si tu voulais continuer à prendre du poids »
« Je t’ai demandé ton avis ? Allez, passe-moi les sacs, on va gratter ».
Alors qu’Arméniel ricanait, deux animaux détalèrent brusquement, surtant de nulle part pour se jeter dans la brèche d’une paroi. Django jura :
« Mais merde ! Les ratons sont rev’nus ! C’est plus possible de trimer avec la chaleur, la sécheresse, la poussière, les échelles pourries et ces rats en plus ! »
Comme pour lui donner raison, un troisième rongeur courut jusqu’à la crevasse. Les mineurs s’approchèrent lentement du trou et virent avec surprise un autre rat en jaillir, avant de les dévisager avec curiosité et de rentrer précipitamment dans la fissure.
Arméniel prit un air contrarié : « Hoho, va falloir s’en occuper avant qu’ils recommencent à infester... »
Après une journée à casser du charbon, l’équipe localisa les issues de la tanière en versant une flaque de peinture fraîche devant la crevasse. Les traces permirent d’identifier quatre entrées principales. Le lendeman matin, un groupe de tueurs de rats débarqua dans la vieille mine. Bien équipés et organisés, ils se répartirent les postes. Les mineurs creusèrent de petites fosses devant les passages et les remplirent de charbon arrosé d’alcool. La majorité des exterminateurs s’installa au centre de la salle naturelle, en cercle dos à dos pour couvrir les parois de leurs tirs. Certains prirent position à coté des fosses, faisant mouliner leurs armes improvisées pour se dérouiller. On mit le feu aux brasiers.
« Tout le monde est prêt ? » lança Black Jack. « A toi, Cybeast ! »
L’ingénieur se servit d’un foyer pour allumer la mèche de tissu de son cocktail et balança la bouteille à travers les flammes, dans une entrée de la tanière.
On l’entendit rebondir quelques secondes. Django gémit en pensant à tout cet alcool gâché pour des rongeurs. Catrel hésita : « Vous êtes sûrs que ça craint pas de jouer à ça dans une mine de cha... »
Bruit de verre brisé. Grondement. Un souffle d’air coucha les flammes des fosses.
Cybeast haussa les épaules, puis resta crispé quand une grande langue de feu jaune jaillit d’un autre trou.
Les Internes plongèrent en hurlant, puis la flamme se rétracta. L’ingénieur se força à sourire : « Héhé... Impressionnant, mais pas dangereux, tout va bien... ‘Me demande ce que les Greenhilliens foutent dans leur vodka... »
Catrel : « Mais non, le problème c’est la réaction avec le méthane qui stagne et la poussière de charbon en suspension, forcément, ça pète. »
Pol : « Je crois que Klam m’avait parlé de
kérozène. »
Le Hareng : « T’as vu cette flamme ? C’était du phosphore, plutôt. »
Mauran : « Du napalm ! Sont pas bien à Greenhill... »
Quelqu’un allait proposer de la nitro ou du pétrole brut, quand, dans une avalanche de poils roussis et un concert de couinements de peur, les hordes de rats jaillirent de leur repaire.
Les exterminateurs abandonnèrent là leurs suppositions et entrèrent en action.
Les archers criblèrent les masses vivantes, clouant les bêtes sur place, les empalant par trois ou quatre.
On jeta une poignée de poudre noire dans les fosses pour exciter le feu et terrifier les rongeurs. Ceux qui osaient traverser les brasiers étaient accueillis au gourdin, à la masse, au couteau, à la barre de fer, au talon.
En face de la sortie la plus large, Le Hareng arma le chien de son mousquet et le cala au creux de son coude, sur une hanche. Il resta immobile une demi-seconde en savourant la suite... puis pressa la détente. La détonation roula dans la mine, évoquant un craquement de tonnerre. Les rats se figèrent en voyant l’éclair jaillir vers eux. Un nuage de sang éclata au milieu de la horde. Les débris de verre et de métal mirent une quinzaine de bêtes en charpie et dispersa la masse. Le Hareng rechargea son arme avcec satisfaction.
Au milieu des torrents de rats terrorisés, les chasseurs se dressaient, fauchant les bêtes, les découpant, les éparpillant, les projetant en sale état à travers la mine. Parfois, un rongeur excité par le sang se jetait sur un pied. Ses dents s’enfonçaient en vain dans le cuir d’une botte ou les épaisseurs d’une toile forte. Puis un pied-de-biche venait éclater son crâne triangulaire et repartait labourer d’autres petits corps.
Après une vingtaine de minutes de massacre les rats se firent plus rares. Les chasseurs, exténués mais hilares, traquaient les fugitifs dans les coins de la mine. Cerné, le rat hérissait son poil roussi avant de se jeter à la gueule de son adversaire. Quelques Internes imprudents reçurent des griffures ou des morsures aux bras malgré leurs vêtements épais. Mais le score était incontestablement en faveur des humains.
Bientôt, il ne reste plus de quadrupèdes en vie. Les chassèrent s’apaisèrent et reprirent un comportement sociable.
Arméniel : « Mel', je crois que t’as une patte de rat dans les cheveux. »
Mélanie, en se recoiffant : « Merci ! Comment t’as fait pour empaler... huit bestioles sur ta pioche ? »
Arméniel : « Bah, tu sais, une fois qu’on a le mouvement... »
Baboss : "Chef, qu'est ce qu'on va faire de toutes ces bestioles ?"
Black Jack : "... Devine ! Ca va nous changer du poisson."
GrimouxXx : "De la viande ! Une mine de viande..."
Pol : "Faudrait sécher tout ça avant que ça commence à pourrir, sinon ça va puer et on aura une infestation de mouches après celle des rats..."
Le Hareng : "Je vais chercher des sacs pour remonter ça. Vous commencez à les entasser ?"
Alors qu'il commençait à gravir l'échelle, le barreau vicieux se brisa brutalement. Le Hareng perdit l'équilibre, se prit un vigoureux coup d'échelle dans la mâchoire et lâcha son mousquet-tromblon. Un coup partit.
Les Internes regardèrent l'échelle coupée en deux par la charge de mitraille.
Catrel : "Quelqu'un a une corde, ou un truc comme ça ?"